Coucou mes noisettes, je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de minimalisme et notamment des différents enseignements que j’ai eu sur mon parcours et qui vous aideront peut être aussi si vous choisissez de désencombrer vos intérieurs.
Quand j’ai découvert le minimalisme en 2013, j’étais étouffée par cette consommation dans laquelle j’avais grandie, je n’arrivais pas à trouver mes repères de jeune adulte dans un caddie de supermarché, entrecoupés de livraisons Prime. Acheter était une activité qui me procurait un petit plaisir immédiat et éphémère mais qui n’allait bientôt plus se concilier tant que ça avec mes convictions écologiques. Ainsi, je suis tombée en amour des tiny house, des petits espaces, des garde-robes épurées et de l’idée selon laquelle le bonheur se trouve dans la simplicité.
Le minimalisme et ses promesses
Il semblerait que la conception médiatique du minimalisme passe beaucoup par l’action de jeter. Il s’agirait même de l’incontournable « première étape » d’un (long) processus vers une vie plus simple. Attention, je ne crache pas dans la soupe, j’ai écrit plusieurs articles sur le minimalisme et j’en suis toujours une adepte convaincue mais pas dogmatique.
Ce que je souhaite questionner c’est :
- Qu’arrive-t-il après ? Une fois qu’on s’est (enfin) séparée de tous ces objets ?
- Et surtout, est-il nécessaire de se débarrasser de TOUT le superflu avant de pouvoir profiter du bonheur d’une vie plus simple ?
Personnellement, ma réponse est non : on n’a pas besoin de tout jeter pour devenir minimaliste et je vous encourage vivement à vous écarter des experts spécialiste gourous qui voudraient vous vendre le contraire !
Tout jeter pour être minimaliste, et après?
Aller, je jette un pavé dans la mare : il ne suffit pas de désencombrer pour devenir minimaliste. Lorsque vous arrivez finalement à vous restreindre (parfois même au détour de privation malheureuse), au minimum, je crois qu’il ne se passe… Rien. Et non pas de confettis de victoire glorieuse !
Selon certains adeptes du minimalisme, c’est lorsqu’on arrive à se restreindre à l’essentiel qu’on peut enfin commencer à vivre vraiment car on est libérée du poids des objets. Moi, je crois qu’on peut vivre notre vie et l’apprécier, et ce, que notre intérieur soit encombré ou pas. Je crois fermement qu’on peut être minimalisme et avoir d’ailleurs pas mal d’objets chez soi qui nous épanouissent. Je défendrai toujours l’idée suivante : être minimaliste ce n’est pas avoir rien, mais avoir ce qui nous est juste.
Le minimalisme c’est se détacher du matériel
Pour moi, le minimalisme c’est bien sûr de se détacher du matériel et de faire des choix de consommation plus conscients, surtout, c’est d’apprendre à vivre autrement et plus simplement. À apprécier les petits bonheurs simples.
Ça veut aussi dire, se détacher du culte de l’avoir que nous encourage à rechercher notre société. Je déteste cette uniformisation du minimalisme culpabilisant qui pullule sur les réseaux sociaux et qui consiste à montrer sa démarche parfaite : zéro déchet dans un bocal, modèle d’étiquette sur les bocaux…
Je crois au contraire qu’il faut accepter qu’on ait des objets pratiques, qu’on garde par souci écologique, même si ce n’est pas le plus tendance ! Même s’il existe de meilleurs modèles sur le marché, faits avec des matériaux renouvelables et produits dans des conditions respectueuses de l’humain, de la planète et des animaux. Souvenons nous toujours qu’il est plus écoLogique de garder un objet qui fonctionne en notre possession plutôt que d’en acheter un autre.
Le minimalisme ne doit pas devenir une obsession !
En nous promettant le bonheur (le vrai avec un grand B) le minimalisme nous entraîne dans une quête de simplicité qui peut tourner à l’obsession. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce mode de vie, j’étais en quête d’une solution. J’achetais émotionnellement comme j’aime à le dire (pour combler mes chagrins, pour célébrer mes joies, ou même pour tuer le temps) comme, je crois, beaucoup d’autres personnes, car c’est ce que nous apprenons communément dans notre éducation et notre société.
Je dépensais de l’argent pour me sentir mieux, plus belle, plus accomplie, je croyais que pour être celle qui me faisait rêver je devais avoir.
Puis la petite euphorie de cette nouveauté se dissipait et je restais la même version de moi-même. L’exemple le plus probant, c’est ce jour où j’ai acheté une jupe complètement inadaptée à mon mètre cinquante, mais qui allait bien sur la mannequin de 1m80. Évidemment je savais que cette jupe ne me ferait pas « grandir » comme par magie, mais j’avais cette croyance qu’il me faudrait être grande pour être aussi élégante qu’un modèle.
Alors le minimalisme me semblait être une bonne option à explorer. J’ai toutefois fait l’erreur de croire que le bonheur me tomberait dessus une fois le désencombrement terminé. J’ai substitué une croyance par une autre, c’est fréquent d’agir ainsi car c’est rassurant de s’enfermer dans des certitudes. Je croyais fermement que c’était l’absence de désordre qui allait me rendre heureuse. Qu’en vivant enfin dans une maison minimaliste, entourée uniquement d’objets qui me plaisent, je me sentirais forcément en paix. Et même si aujourd’hui je suis convaincue qu’un lieu épuré permet de garder les idées claires et ma motivation, j’ai compris que le minimalisme n’est pas une liste à compléter, un désencombrement obsessionnel mais un état d’esprit.
L’envie d’une vie plus simple, c’est le début de quelque chose : un déclic ! Une prise de conscience, un changement de paradigme qui demande de revoir ses priorités, une opportunité d’explorer ses passions et de la possibilité d’économiser un peu de sous.
Disons, que le désencombrement ne fait pas apparaître le bonheur mais il lui ouvre la porte, simplement.
Le bonheur est-il dans le peu ? Faut-il être minimaliste pour trouver le bonheur ?
Si vous me demandez mon avis, je dirais que la solution se trouve (encore et toujours) dans l’équilibre.
L’obsession est une pente glissante qui n’augure rien de bon. Ainsi, qu’on désire ardemment avoir plus ou qu’on se dévoue corps et âme au désencombrement, au final, on passe à côté de l’essentiel : vivre et incarner cette vie ! Il me semble aujourd’hui que pour être heureux, il faut surtout découvrir ce qui nous anime : les relations saines, l’authenticité, créer, se bousculer aussi parfois pour être fière de soi et enfin apprendre. Et je crois que désencombrer est un moyen d’y parvenir, car il s’agit d’un outil qui nous permet de libérer du temps pour explorer toutes ces possibilités.
Ma leçon de vie : Tout jeter ne vous rendra pas heureux. Enfin pas – nécessairement – mais vous offrira le loisir de passer moins de temps à entretenir votre intérieur épuré et donc donne la chance de faire des activités qui vous épanouiront. Et selon moi, c’est dans ces petits bonheurs simples que se trouve le Bonheur le plus durable! Du moins, c’est là que je le cherche aujourd’hui.